Réforme des retraites : 13 formations de gauche présentent un contre-projet commun

Paris, France | AFP

A deux jours de l'examen en Conseil des ministres du texte de loi sur les retraites, 13 formations de gauche, dont le PCF, le PS et EELV, ont présenté mercredi leur contre-projet, avec retraite minimum au niveau du Smic et meilleure prise en compte de la pénibilité.

 

"Dans le débat sur l'âge du départ à la retraite, nos formations défendent des options différentes", admettent ces formations qui soulignent toutefois être "d'accord pour refuser tout allongement de cotisations", dans leur plateforme, l'une des rares initiatives communes depuis des années.

 

"Nous réaffirmons notre demande de retrait du texte du gouvernement", a souligné Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, réclamant de "véritables discussions pour améliorer le système sans le casser".

"Un système universel (que le gouvernement veut instaurer) ne veut pas forcément dire un système juste", a renchéri Olivier Faure lors de ce point-presse à l'Assemblée.

Le Premier secrétaire du PS, comme le porte-parole de son parti Boris Vallaud, ont rappelé l'écart entre l'espérance de vie (13 années chez les hommes) des 5% des personnes les plus aisées et 5% les plus défavorisées.

Les signataires de cette plateforme commune demandent "une meilleure prise en compte de la pénibilité", avec la réinstauration "des quatre critères de pénibilité supprimés par la loi" de la ministre du Travail Muriel Pénicaud: le port des charges lourdes, les postures pénibles, les vibrations mécaniques et le risque chimique. "En pratique, cela bénéficiera à l'essentiel des salariés du BTP".

Ils veulent également une retraite minimum "au niveau du Smic" et jugent "impératif" de revenir sur la réforme de l'assurance chômage qui pénalisent ceux "qui connaissent des carrières discontinues avec un passage par le chômage. Les chômeurs non indemnisés ne produiront plus de points dans le système envisagé par le gouvernement", mettent-ils en garde.

Autres priorités: l'instauration d'une "règle d'or qui assure la parité du niveau de vie entre les retraités et les travailleurs, dans le public comme dans le privé", la réalisation de "l'égalité hommes-femmes", et la garantie d'un "droit à la retraite en bonne santé".

Parmi les "pistes de financement", les 13 formations proposent de "mobiliser les fonds des réserves de retraites ou une partie des fonds de la CADES (Caisse d'amortissement de la dette sociale) qui seront disponibles à compter du 2024, d'élargir l'assiette aux revenus du capital ou d'instaurer un bonus-malus sur les cotisations.

Les autres formations signataires sont Ensemble, la Gauche démocratique et sociale, Gauche républicaine et socialiste, Générations, les radicaux de gauche, Nouvelle Donne, Place Publique, Pour une écologie populaire et sociale, République et socialisme et l'Union des démocrates et écologistes.

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© Agence France-Presse

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