Eric Bocquet est sénateur communiste du Nord. Avec son frère Alain, il est l'auteur d'un livre important sur l'évasion fiscale : "Sans domicile fisc". EN 2012, il a travaillé pour la commission d'enquête sur l'évasion des capitaux et des actifs hors de France et ses incidences fiscales, dont il était le rapporteur. C'est donc pour le moins une parole autorisée sur les "paradise papers". Voici ce qu'il en dit :
Les "paradise papers" ne relèvent pas d'un "dysfonctionnement", ils sont au contraire "le coeur du système libéral mondialisé, financiarisé, dérégulé, de la machine finance qui veut accumuler et surtout ne pas participer à la solidarité et au fonctionnement des société et des Etats"
Une autre voix est intéressante sur le sujet. c'est celle d'Alexandre Derigny secrétaire général de la Fédération des Finances CGT. Dans une vidéo, interrogé sur les moyens de l'administration fiscale pour lutter contre la fraude il indique que "l'arsenal juridique s'est certes un peu durci" mais précise "qu'on nous a donné beaucoup d'armes mais on a enlevé des soldats pour les porter". Faisant référence aux milliers de suppressions d'emplois dans l' administration fiscale sous Sarkozy et Hollande ( qui se poursuivent avec Macron) il rappelle qu' "il y a de moins en moins de vérificateurs pour lutter contre la fraude fiscale."
Au passage, cela remet à leur place les propos du Parti socialiste qui, dans l'Echo du centre d'hier , essayait de nous vendre l'idée que François Hollande avait commencé la lutte contre l'évasion fiscale.
Et Alexandre Derigny de conclure : "Politiquement on fait tout pour nous empêcher de chercher les fraudeurs, de récupérer cet argent parce qu'il ne faut pas embêter ces personnes qui font du business en France"
De tout ça on peut aisément conclure que si on veut lutter contre la fraude fiscale on peut ! Il suffit de s'en donner les moyens Et ça c'est affaire de choix et de volonté politique. Ce n' était pas celle de son prédécesseur, et ce n'est manifestement pas celle de Macron et de ses soutiens, tellement empressés à faire de nouveaux cadeaux fiscaux aux privilégiés.
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