A la réflexion, il n’est peut-être pas inutile de revenir sur le propos de Macron lors de sa venue en territoire berrichon. Il y a en effet des décryptages de langage qui peuvent servir …
Alors voilà :
· on aura pu observer à loisir chez le monarque l’utilisation du vent pour tenir lieu de discours politique ;
· on aura pu aussi « admirer » ce langage technocratique et professoral censé assommer un auditoire d’élus déjà peu enclins, pour la majorité d’entre eux, à contester la verve présidentielle.
Mais l’essentiel est peut-être à rechercher ailleurs, dans ces grosses ficelles rhétoriques, ces cadenas qui permettent de ne jamais laisser la moindre ouverture à la contestation du propos.
Le premier d’entre eux, que le président des riches utilise à l’envi, c’est la notion « d’héritage de la situation ». En voilà un bon truc qui permet de gommer toute sa responsabilité dans le dit « héritage ». Qui pourrait en effet décemment s’en prendre à un président qui n’est là que depuis un an et demi et qui essaie de corriger des erreurs du passé qui pèsent si lourds ?
Oublié donc son passage au ministère de l’économie sous Hollande ! Evacuée sa politique anti sociale menée à marche forcée depuis son avènement !
Mais le deuxième cadenas est plus fondamental : il s’agit en effet d’envelopper le discours dans un cadre fermé à double tour.
Macron prétend s’attaquer à une situation mais prend garde de ne jamais parler de ce qui y a fondamentalement conduit. Bref des causes quoi !
Comprenez le aussi vous, les petits ! Il y a danger à mettre le doigt dans cet engrenage infernal ! Le risque est de faire rapidement apparaitre les vraies causes de ce que nous vivons : la loi de la rentabilité financière, les privilèges éhontés des actionnaires et des patrons du CAC 40, les politiques publiques qui leur servent la soupe contre l’intérêt général depuis des décennies (et à fortiori avec la politique de Macron).
Croyez-vous un instant que Jupiter qui doit tant aux privilégiés de la fortune peut se permettre de flageller ses amis, de mettre en cause un capitalisme qui chaque jour mutile un peu plus les êtres humains et la planète au nom de la recherche du profit maximum? Même pas en rêve !
Alors Macron cadenasse toutes les portes et fenêtres :
· si vous n’acceptez pas sa politique c’est que vous ne la comprenez pas, stupides et incompétents que vous êtes ! C’est donc de la pédagogie en perfusion qu’il va vous administrer.
· Et puis si vous voulez qu’on change quelque chose comme moins d’impôts par exemple, il faut accepter de liquider les services publics. En résumé choisissez entre la guillotine et la corde mais pas question de toucher au grisbi de ses copains les riches !
Mais au final, Macron peut mettre en place tous les cadenas qu’il veut pour encadrer son propos. Aucun ne résistera à la réalité d’une mal-vie de plus en plus grande qu’il impose à des millions de nos concitoyens.
Tirons en la leçon : tous ensemble, en portant haut et forts nos légitimes exigences sociales, nous avons les clefs pour ouvrir les cadenas, les portes et les fenêtres pour nous construire une vie meilleure.
La lutte continue !
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