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Conférence de presse de la Fédération du PCF : Emplois et activité économique dans l’Indre : produire ici et réduire le coût du capital, des questions de choix

 

Mesdames, messieurs de la presse, je vous remercie de votre présence.

 

Nous vous avons invité aujourd’hui car la situation économique, sociale, environnementale dans notre département est alarmante.

 

Si l’accélération des effets de la crise économique, aggravée par la crise sanitaire, n’est pas spécifique à l’Indre, elle s’annonce avec des effets dévastateurs pour notre département qui a déjà perdu 14.000 habitants (6%) ces 10 dernières années. Un département qui a perdu 8.000 emplois entre 2007 et 2017 et dont le taux de pauvreté est de 15%.

 

L’Indre, voit donc aujourd’hui de nombreuses entreprises et de nombreux emplois menacés. A La Halle, dont les dirigeants du groupe VIVARTE ont vu leurs dividendes multiplier par 10 entre 2016 et 2018, 500 emplois sont menacés rapidement.

 

Des entreprises comme MK air, Makeen energy (ex-siraga) à Buzançais… ont engagés des plans de licenciements. Dans le secteur aéronautique, PGA astronics prévoit 71 licenciements, à SAFRAN-seats à Issoudun, ce sont 300 emplois qui sont en jeu immédiatement. Et à Argenton LiSi-indraéro est également menacé.

 

Pour l’automobile, 290 emplois sont menacés chez Liberty Whells à Diors, là aussi avec des demandes d’argent publics, des menaces pèsent aussi sur Linamar (ex Montupet) et sur Eurocast au Poinçonnet… pour ne citer que ces deux exemples indriens du secteur.

 

Ce sont là autant d’entreprises ponctionnées par le parasitisme actionnarial et la politique de Macron, de sa majorité et de la droite LR.

 

Explication :

 

Cette crise sanitaire exceptionnelle du coronavirus s’ajoute à la crise économique qui avait démarré bien avant.

 

Au prétexte de la crise sanitaire, les « réductions de voilure », les délocalisations qui étaient dans les cartons ont été mises en œuvre et des centaines de milliers d’intérimaires, de contractuels et de travailleurs sans statuts - la première « variable d’ajustement » - ont déjà été privés d’emplois. Ce sont d’ailleurs eux pour la quasi-totalité, le premier million de chômeurs supplémentaires annoncés par le gouvernement. Des centaines de milliers de jeunes sacrifiés. Sans changement, ce sont des centaines de milliers d’emplois qui vont arriver avec les plans de licenciements en cours et en préparation, dont des milliers dans l’Indre.

 

Cette période de crise sanitaire est en fait utilisée par le grand patronat, les financiers et le pouvoir en place pour accélérer les plans de réduction des « coûts du travail » comme ils disent, attaquer les salaires et les droits sociaux, délocaliser des activités et même maintenant délocaliser des travailleurs comme chez PSA.

 

Le cas de Renault est particulièrement symbolique et révélateur : son plan d’économie présenté récemment était déjà dans les cartons en février ! La direction profite de la crise pour annoncer la destruction de 4 600 emplois, pour fermer des usines et poursuivre la logique de rentabilité des actions au détriment du travail en France ! Et il fait appel, ce groupe, à l’aide de l’État pour financer ce plan en profitant de la crise !

 

5 milliards d’euros d’argent public pour financer un plan social alors que

 

Renault a distribué 4,8 milliards d’euros à ses actionnaires depuis 2013.

 

Et sous la direction de Carlos Ghosn Renault a choisi de délocaliser la production des citadines, des petites voitures en Roumanie, en Turquie ou en Slovénie.

 

Voilà les logiques qu’il faut combattre.

 

 

 

A liberty-Wheels, c’est la même logique : Sanjeev Gupta le milliardaire ne sors rien ou presque de sa poche et va se financer en empochant l’argent public et par de l’endettement de la société.

 

 

 

Pareil pour « la Halle », alors que le groupe « Vivarte » avait promis 7 millions d’euros d’investissement dans la logistique, au nom de la crise de la covid19, il a décidé de faire placer, à la hussarde, l’enseigne en redressement judiciaire. Et pourtant, cette demande a été effectuée avec une prévision de trésorerie de 125 millions d’euros pour le mois de juillet. C’est ce qu’ont dénoncé les députés communistes Sébastien Jumel et Pierre Dharréville dans un courrier adressé le 23 juin dernier à Bruno Le Maire après une rencontre à l’assemblée nationale avec des syndicalistes de la Halle et Jacques Pallas, Président de l’Association des Elue.s Communistes et Républicains de l’Indre (ADECR). Aujourd’hui aucune offre satisfaisante n’a donc pu émerger et des centaines d’emplois sont en voie de suppression, alors que nos députés ont demandé clairement un délai supplémentaire pour d’autres solutions. Là aussi les fonds d’investissement qui contrôle le groupe ont bénéficié d’aides de l’Etat avec le CICE notamment.

 



 

Ces choix ne sont pas inéluctables, ils sont la conséquence d’une logique de rentabilité financière exigée par les actionnaires !

 

Nous sommes bien au cœur d’une crise du système capitaliste, avec ses exigences financières et capitalistiques sans fin, avec ses dangereuses répercussions économiques, sociales, écologiques, et mêmes démocratiques qui mettent en cause les fondements démocratiques de notre société, notre environnement, les vies humaines.

 

Et pendant que les salariés sont jetés à la rue et/ou voient leurs droits et revenus réduits, les actionnaires se gavent de dividendes comme jamais. Pas question pour ceux- là de mettre la main à la poche et d’ouvrir leurs coffres-forts ! Et toujours pas question pour Macron de froisser ces milieux financiers qui ont tout fait pour qu’il accède au pouvoir et qui les sert si bien !

 

L’humain, la planète, malgré leurs beaux discours restent, dans le système économique et politique actuel, des marchandises sur lesquels il faut augmenter les marges et les taux de profit.

 

Nous exigeons, à l’inverse, que les milliards donnés aux entreprises soient conditionnés par des objectifs de maintien de l’emploi et orientés vers la transition écologique.

 

Et localement, malheureusement, la plupart des « grands » élu.e.s, qui s’affichent en soutien de façade envers les salarié.e.s, ne mettent à aucun moment en cause ces pratiques honteuses dans leurs choix politiques locaux et nationaux.

 

Pire, les élu.e.s de droite, Averous, Jolivet, Forissier, Gerbaud, Mayet, Descout, Blondeau, Bellurot… pour ne citer que les principaux, sont responsables de ces choix politiques, à la solde de leur « carrière » politicienne. Ils avalisent et valident cette politique « libérale » au service d’un capitalisme destructeur.

 

La crise sanitaire a révélé aux yeux de toutes et de tous les défaillances de notre système de production, mais aussi de notre système de soins attaqué depuis plusieurs décennies d’austérité, de choix de privatisation, les défaillances de notre école où les enfants, les jeunes sont de plus en plus entassés et de moins en égalité d’accès aux savoirs, les défaillances de notre système social face à la pauvreté, son incapacité à faire face aux enjeux écologiques. Incapable de préserver la sécurité de tous les citoyens, et d’assurer leur égalité de droit. C’est ce cri qu’ont poussé, dans l’Indre aussi des centaines de jeunes contre le racisme et les violences policières.

 

Cette crise est globale, elle est économique, sanitaire, écologique mais aussi démocratique et politique, marquée ces dernier mois par le mouvement des gilets jaunes, les mobilisations contre la retraite par points et encore aujourd’hui par les très hauts taux d’abstention pour les élections municipales.

 

C’est pourquoi, du local au global, le PCF propose de relever la tête, de faire cesser le pillage de nos richesses matérielles et humaines.

 

Pour cela, le Parti Communiste Français met à la disposition du mouvement social et populaire, de toutes celles et ceux qui luttent, des propositions « pour une nouvelle union, pour une « France en commun ».

 

Une démarche démocratique qui va prendre la forme d’une plate-forme collaborative et participative avec l’objectif de construire des propositions ancrées dans les réalités et projetées vers un projet de société libérée des entraves capitalistes, pour aider aux résistances, aider les mobilisations et tracer les perspectives d’un changement de société.

 

Immédiatement, pour répondre aux urgences nous proposons :

 



 

  • Un prolongement du chômage partiel et des aides aux entreprises en difficultés mais avec des critères de maintien dans l’emploi, et la mise en place de comités locaux démocratique ouverts aux représentants des salarié.e.s et aux élu.e.s locaux pour le suivi de leur utilisation effective et des mesures prises pour la protection de l’emploi,

  • la mise en place urgente de prêts à taux négatifs de la caisse des dépôts et de la BCE. Ce crédit populaire est nécessaire pour mettre les entreprises hors de portée des marchés financiers vautours,

 

  • La sécurisation de l’emploi de chacun doit être assurée tout au long de la vie, avec une sécurité de revenu et de droit à la formation. Nous demandons pour cela la réunion de conférences régionales qui viseront à assurer pour toutes et tous cette sécurité et assurer une transformation sociale et écologique des productions.

 



 

Avec « La France en commun », nos propositions visent à redonner aux français les moyens de se projeter dans un futur Humain et écologique, et de garantir un avenir à sa jeunesse, à redonner de l’espoir, à redonner l’envie.

 



 

Des propositions pour l’Humain et la planète d’abord, pour les citoyennes et citoyens que nous déclinons pour notre département, ses habitants autour de trois axes :

 

 

 

  1. Le redéveloppement d’une industrie respectueuse de l’humain et de la planète ;

  2. De nouvelles filières d’emplois liés à la préservation de notre environnement ;

  3. Le maintien, le développement et l’élargissement des services publics ;

 

 

 

 

 

Ce sont ici quelques axes des propositions relatives à l’emploi que les communistes et leurs élus mettent en débats, des propositions pour construire « l’Indre en commun, la France en commun ».

 

1/ le maintien et le développement de nos emplois industriels dans le cadre d’une transition sociale et écologique respectueuse et responsable s’appuyant sur les atouts de notre département :

 

  • Pour la filière automobile, nous voulons développer l’exigence de production en France des petites berlines : Dacia, clio… et surtout dès maintenant obtenir le maintien des productions actuelles dans l’Indre et investir massivement dans l’économie circulaire, le recyclage…

  • Pour l’aéronautique, nous proposons l’augmentation significative de l’investissement dans la Recherche et développement pour que l’aviation prenne en compte les enjeux sociaux et environnementaux et joue un rôle complémentaire dans le transport

  • Pour désenclaver notre territoire, la mise en œuvre d'une véritable politique nationale du transport et de la logistique, utilisant les atouts de l’Indre

  • Et puis la crise sanitaire l’a montré, la relocalisation et la relance de la filière habillement est possible, je dirais même nécessaire.

 



 

2/ autour de nouvelles filières d’emplois liés à la préservation de notre environnement :

 

  • Pour les énergies, nous proposons de développer de nouvelles filières de production : éolien, hydrolien, photovoltaïque, matériaux éco-responsables…

  • Pour les économies d’énergies, il y a urgence d’un plan massif d’isolation thermique, mais réellement doté de vrais moyens.

  • Pour l’environnement, nous proposons un plan d’investissement massif pour la préservation de nos ressources en eau, sa distribution accompagnée d’une remunicipalisation des services de l’eau…

 



 

3/ avec le maintien, le développement et l’élargissement des services publics ;

 

  • Santé/hôpital en répondant tout simplement aux besoins des usagers, en donnant les moyens pour la formation des soignants et développant les centre municipaux de santé avec des professionnels salariés des collectivités.

  • Construire un service public des aidants à la personne et des intervenants à domicile.

  • Education, périscolaire et culture sont également des secteurs essentiels de notre démocratie pour lesquels il faut créer des centaines d’emplois dans le département. La crise sanitaire pose la question de l’ouverture de nouvelles structures avec des personnels formés, qualifiés sous statut.

  • Redévelopper les lignes de transport ferrés : la ligne POLT bien sûr, mais aussi la finalisation de la ligne Châteauroux-Tours pour le transport passager et pour les communications, en finir avec les zones blanches.

  • Enfin tout cela se fera avec les collectivités, mais avec des collectivités auxquels on cessera du supprimer des ressources tout en leur transférant toujours plus de responsabilité qui relèvent de solidarité nationale.

 

 

 

Ces propositions, non exhaustives, à détailler et à compléter, peuvent permettre le maintien et la création de milliers d’emplois utiles, permettre un développement harmonieux, écologique pour notre département, dans une France solidaire, « Une France en commun ».

 

 

 

Elles sont à débattre sur le terrain et avec la coopérative des idées, sur notre plate forme collaborative qui va devenir un outil de mobilisation, participatif, incitatif pour encourager au partage de nos propositions et des idées. Il permettra aussi d’organiser des actions concrètes.

 

Avec cette démarche, nous proposons de reprendre le pouvoir à la finance avec la démocratie comme moyen, pour agir maintenant du local au global. Avec comme chemin, le débat et l’Union dans l’action. Ces propositions ont vocation à être discutées et enrichies avec tous les citoyens et avec le mouvement social, les syndicats, les associations…

 

Nous voulons ainsi contribuer utilement et efficacement aux luttes sociales et au rassemblement politique dont notre pays et notre département ont le plus urgent besoin.

 

Merci de votre attention.

 

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