Le constat dressé par le président de la République, ce 28 octobre,
oblige à la responsabilité et à la mobilisation du pays et de l'ensemble
de ses forces vives.
Face à l'explosion du nombre de patients admis à l'hôpital et dans les
services de réanimation, face au nombre de décès et de drames familiaux,
la protection de la santé des Français est plus que jamais une priorité.
La situation de tension au sein de l'hôpital public, la détresse des
personnels soignants confrontés à l'afflux constants de nouveaux
patients, imposent de prendre toutes les mesures nécessaires pour
enrayer la progression exponentielle de l'épidémie.
Si le reconfinement est sans conteste devenu nécessaire, c'est bien
parce que la stratégie sanitaire du pouvoir a échoué, et que les alertes
des scientifiques ont été minimisées. Emmanuel Macron et le gouvernement
portent une lourde responsabilité. Et si chacun.e comprend que nous
allons devoir vivre avec le virus, il est dangereux que cela conduise à
priver durablement nos concitoyen-nes de leurs droits et libertés
fondamentales, de leur vie sociale, familiale, culturelle.
• Le déconfinement aurait dû être celui d'un changement de politique.
Celui d'une vaste mobilisation de moyens pour des recrutements massifs
et des mises en formation, dans la santé et l'éducation, pour permettre
de dédoubler les classes et garantir les meilleures conditions pour la
réussite de tous les élèves.
Celui de la création de milliers d'emplois, notamment en recrutant des
jeunes, au lieu du plan gouvernemental qui les enferme dans la
précarité.
Celui d'une autre utilisation de l'argent, d'une sécurisation de
l'emploi et de la formation de chaque salarié.e, d'une aide à la hauteur
des besoins des TPE-PME au lieu de déverser des centaines de milliards
d'euros à des groupes supprimant des activités et des emplois, de
l'encadrement du télétravail, de mesures d'ampleur contre la pauvreté et
la précarité.
• La politique de l'exécutif a échoué
Le gouvernement ne peut s'exonérer de la situation dans laquelle se
trouve l'hôpital.
Lors des trois derniers PLFSS, trois milliards d'économies ont été
demandées à l'hôpital public. Entre 2018 et 2019, 7 600 lits
d'hospitalisation ont été fermés. Des fermetures de lits dans certains
hôpitaux se sont poursuivies depuis mars. Pire, plus de 800 millions
d'euros de baisse de crédits pour 2021 sont encore prévus dans le Projet
de Loi de Finances. Quant aux personnels hospitaliers et des Ehpad, la
revalorisation de leurs métiers est très loin d'être à la hauteur.
Le gouvernement a également échoué dans sa stratégie de prévention comme
en témoigne le fiasco sur les tests, le traçage et l'isolement des
malades.
Il a enfin refusé d'assumer la gratuité des masques.
Le Parti communiste français regrette, pour toutes ces raisons, que ses
propositions, au printemps, n'aient pas été entendues par le
gouvernement et le président de la République.
• Ce nouveau confinement nécessaire doit être mis à profit pour engager
une véritable rupture avec les choix opérés depuis le début de la
pandémie.
Au contraire des décisions prises par un pouvoir isolé, cette rupture,
urgente et incontournable, doit se construire sur une véritable
démocratie sanitaire, qui permette l'expression du Parlement, des élus
locaux, des organisations de salariés, des équipes de recherche et des
personnels médicaux, des acteurs des services publics.
À ce titre, le Parti communiste français réitère sa demande de mise en
place d'un comité d'urgence nationale, prenant appui sur des structures
similaires dans les territoires.
L'urgence sanitaire est inséparable de l'urgence sociale. Ce deuxième
confinement peut être celui d'une aggravation terrible de la crise
sociale. Tous les moyens doivent être mobilisés afin qu'il ne conduise
pas à de nouvelles inégalités, à une explosion du chômage, de la
précarité et de la pauvreté. Les aides annoncées par le gouvernement ne
suffiront pas à l'éviter. C'est une toute autre politique économique et
sociale qu'il faut engager.
Immédiatement, l'aide massive, dont ont besoin nos hôpitaux et nos
soignants pour faire face à la crise, doit être débloquée. Il ne faut
pas se contenter de voeux pieux sur la protection des salariés qui
continueront à se rendre sur leurs lieux de travail, des dispositions
concrètes doivent être décidées après négociation avec les organisations
syndicales. Un plan pauvreté doit être déployé afin que toutes celles et
tous ceux qui vont subir un terrible choc social ne sombrent pas dans
l'exclusion.
Le PCF appelle à la mobilisation de toutes les forces de progrès, des
forces syndicales et associatives, des forces politiques de gauche et
écologistes pour faire de cette période un temps utile afin de
construire un projet rompant avec le désastre des politiques poursuivies
depuis des décennies et contribuer à des victoires sociales et
politiques.
Ses militant.e.s et élu.e.s continueront, comme lors du premier
confinement, à porter cette ambition et à organiser les solidarités
indispensables dans les territoires.
Parti communiste français,
Paris, le 28 octobre 2020.
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