Intervention du groupe Communiste et Républicain :
Dominique Boué
Point d’étape du SRADDET (Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité des Territoires) du Centre Val de Loire
Cher.e collègue,
Ce point d’étape du SRADDET (Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité des Territoires) du Centre Val de Loire est une obligation règlementaire suite au renouvellement de notre assemblée.
Après seulement 18 mois de sa mise en œuvre dans un contexte marqué par la pandémie et au regard de l’inscription de ce schéma dans le temps long, il semble en effet difficile de tirer des éléments de bilan.
Pourtant, le rapport le mentionne, des actions facteur d’une dynamique positive ont d’ores et déjà été engagée. Je soulignerais notamment :
- le lancement des nouvelles Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), comme celle de Châteauroux qui vient d’ouvrir cette semaine un centre de santé dans cette ville avec l’arrivée de trois médecins salariés soutenu par une assistante médicale,
- le dispositif « combo parfait permis », pour faciliter à la fois l’insertion et la mobilité des jeunes si essentielle dans les départements ruraux,
- les nouveaux Projets Alimentaires Territoriaux (PAT) qui doivent aider à réorienter l’agriculture vers des schémas de productions locales et biologiques,
- mais aussi le financement de travaux sur des lignes de fret si nécessaires face à l’invasion des camions sur les routes, grands pollueurs.
Ces actions montrent la volonté de notre majorité régionale à agir pour répondre aux urgences sociales et écologiques, mais la question du manque de moyens pour être à la hauteur des enjeux climatiques et humains est clairement posée.
En effet, la Planète brule, les humains souffrent.
Alors, il ne faut pas agir dans 5 ans, dans 10 ans face au développement de la pauvreté, face à l’exploitation des peuples, face à la poursuite de la production d’objets, futurs déchets de l’obsolescence programmée, polluant de notre quotidien, de la biodiversité, quand des enfants, des familles souffrent du froid dans leurs logements, du non-accès aux soins et aux services publics, aussi en région Centre-Val de Loire.
Ainsi, comme le propose la délibération, notre région doit interroger les interventions de son SRADDET pour l’année 2022 en lien avec les récentes évolutions normatives issue de la loi climat et résilience, mais sans moyens supplémentaires, à l’image de cette loi qui a marqué l’échec de la majorité libérale macroniste à répondre aux questions posées par la convention citoyenne pour le climat.
Pour imager cette inaction climatique de l’Etat condamnée par la justice pour cela, prenons l’exemple de la question de l’artificialisation des sols.
Alors qu’il y a urgence à protéger les terres agricoles et les zones humides mangées par l’urbanisation, la loi prévoit par exemple des dérogations nombreuses pour l’extension de zones commerciales déjà existante et les entrepôts de e-commerce sont eux sortis de toutes restrictions.
En fait, nombre des mesures de cette loi ne sont que des mesures d’intention sans moyens, coulées d’avance par des dérogations en faveur des investisseurs financiers.
Dans cette situation et face à ces politiques européennes libérales de concurrence entre les territoires, de développement des inégalités et de libéralisation de l’économie, il y a urgence à relancer des politiques durables de solidarité, de coopération, de complémentarité en redéveloppant les services publics.
Prenons l’exemple de l’Indre où l’on est moins bien rémunéré qu’ailleurs, où la pauvreté y est plus développée, où les jeunes vont étudier ailleurs, où les problèmes d’accès aux soins sont particulièrement sévères.
Imagine-t-on pour ce département ce que représenterait comme possibilité d’attractivité et de développement durable une liaison Châteauroux-Tours par le transport ferré pour les voyageurs et pour le fret avec une ouverture directe à l’atlantique…
D’un coté on permettrait une liaison sécurisée et sobre en énergie carbonée pour les étudiants vers cette ville universitaire, un meilleur accès aux soins vers le CHRU et à la cité touristique tourangelle et de l’autre on soutiendrait un développement économique vertueux également facteur de réduction de notre bilan carbone.
Ainsi ne faut-il pas interroger le renforcement de notre action pour un redéveloppement du fret marchandise et du transport voyageur appuyés sur un service public national du chemin de fer bien plus ambitieux au regard des enjeux environnementaux ?
Pour cela nous devons exiger que l’Etat intervienne à un autre niveau pour rendre possibles ces investissements nécessaires dans l’Indre, mais aussi pour l’ensemble des départements de la Région et au-delà pour le pays.
Nous devons, je le pense, agir plus encore avec les actrices et acteurs, salarié.e.s usager.e.s du rail et toutes les populations pour obtenir la modification des priorités de financement du gouvernement Macron.
A ce jour encore, les exonérations de cotisations fiscales et sociales pour plus de 120 milliards d’euros chaque année alimentent les bénéfices des multinationales qui polluent nos territoires et les habitants de nos territoires n’en voient pas la couleur.
Voilà qui doit nous alerter sur le niveau de nos ambitions pour nos territoires avec un redéveloppement des politiques de services publics, seules à même de répondre à l’urgence climatiques et de réduire les inégalités territoriales et sociales.
Pour réaliser nos ambitions nous devons, toutes tendances confondues, exiger une réorientation des richesses vers le bien public et l’intérêt général.
Parlons égalité des territoires, services publics pour la sauvegarde de notre environnement, de sa biodiversité et de son humanité, réorientons notre économie hors du système capitaliste.
L’humain et la planète ne sont pas des marchandises,
Cher.e.s collègues, je vous remercie de votre attention.
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